La nuit avait depuis bien longtemps étendu son manteau noire au dessus du camp de réfugiés situés à l'exterieur de Lunargent. Prêt d'un des nombreux feux de camps, deux hommes se réchauffent, assis sur un tronc placé en guise de banc.
- Bon sang! Quel froid...
- Qu'est ce que tu veux! Soit déjà heureux de pas être réchauffer par les coups de fouets d'un contremaître orque!
- Ouais... ouais! On serais quand même mieux à l'intérieur. Regarde moi cela c'est pas des conditions de vie. J'ai à peine de quoi nourrir ma gosse.
- Sûr qu'on s'raient mieux d'l'aut' côté du mur. Mais tu vas quand même pas affronter les gardes pour forçer le passage comme le pauvre Haldebert?
- Tu parles! Les fièvres l'avaient rendu brelot. Mais bon quand on voit l'hygiène qui règne ici, cela n'm'étonnes point que certains chopent des cochons'tés.
Pendant la minute qui suivit, un lourd silence se mit en place entre les deux hommes. Puis un autre réfugié arriva avec des bûches pour alimenter le feu.
- Hola!
- Tiens Adrian tu arrives à point nommé avec ton p'tit bois.
- Comment va, Adrian?
- Comm'si! Comm'sa! On a toujours pas de nouvelles d'Herb...
- Boah! Il est sans doute partis pour les bleds de l'ouest, c'est d'ailleurs s'qu'on devrait tous faire...
- Partis? Tu partirais toi en laissant femme, enfant et chariotte?
- Qu'j'en sait moi! Il en avais ptet marre?
Adrian interrompit le débat qui devenait houleux:
- En parlant d'disparitions, les derniers arrivés du nord disent que certaines caravanes ont tendance à disparaitre. Ils seraient pas étonnant que des patrouilles orques sillonent la région, faudraient ouvrir l'oeil...
- Ouaip ou des brigands qu'profite de la situation?
- T'as été baptiser à la pisse d'ours ou quoi? Ces gens sont comme nous, ils ont plus rien à part leurs vies! Qu'est s'qu'des brigands pourraient leurs prendre? J'préfère encore m'coucher plutôt qu'de continuer à écouter tes bêtises et tes sautes d'humeur.
Ainsi s'acheva la discussion...