Si l'on se fie aux apparences le Sang d’Ysilis n’est qu'une ancienne religion accordant une importance primordiale à la symbolique du sang (les mystères de l'hérédité, de la mort et des morts-vivants). Elle est composée de petits groupes de disciples dispersés dans tout le Nord-Ouest de Faerun, qui ne savent rien des vrais motifs et des desseins cachés de cette religion. Ils croient simplement que le sang est la source de la vie et que le statut de mort-vivant est le chemin vers la déification. Mais en réalité l'ignoble maîtresse du Sang d’Ysilis ourdit dans l'ombre ses sinistres desseins. Les vrais disciples (contrairement aux gens du peuple qui aident inconsciemment à maintenir l'illusion) vénèrent l’ancienne elfe devenu liche Ysilis qui s'est autoproclamée Reine des Morts. La secte du Sang d’Ysilis vient d'un lointain passé. Puissante nécromancienne, Ysilis essaie de manipuler les lignées elfiques afin de ranimer le pouvoir de sa maison tombée dans l'oubli.
Histoire :
Il y a 41375 ans (- 40000 sur le calendrier des vaux) de cela, Ysilis était l'héritière de la fortune de la maison Tel’deth, dont les membres faisait parti de la haute société de la colonie de Toril. Sa famille tentait de mêler le sang des elfes à celui des dragons afin de prendre le pouvoir de la colonie. Ysilis Tel’deth fut le résultat de ces expériences (expérience contre nature pour les elfes premiers en guerre contre les grands reptiles) une demi-dragon née de l'union mystique d'une mère elfe et d'un père dragon rouge. Elle fut cachée et élevée en secret car la maison Tel’deth voulait jouer cette carte maitresse au moment opportun. Toutefois ce secret fut découverte après une soixantaine d’années à cause de l’inadvertance d’un membre de la famille Tel’Deth. La révélation de l'existence d'Ysilis eut l'effet d’une bombe ; accusés de haute trahison les membres imminents de la famille Tel’deth furent exécutés tandis que les immortels familiaux perdaient l’adoration de la communauté les condamnant ainsi à une mort certaine.
Tandis que la famille Tel’deth était massacrée, la matriarche, consciente que la minorité (les elfes premiers, tellement habitués à fréquenter l’immortalité, ont établi la majorité à partir de 100 ans) de sa fille la protégerait des foudres des autorités, fit promettre à sa fille bien-aimée de venger se famille et d’œuvrer à l’avènement d’un ordre nouveau purifié de la décadence de ceux qui les avaient condamnés.
Il en fut ainsi, la jeune Ysilis intégra les plus prestigieuses écoles de ce qui était maintenant la nation elfique d’Elethil, brillante dans toutes les matières elle resplendissait dans le maniement de la Haute Magie Elfique surpassant même ses maîtres immortels. Enorgueillie par cette réussite elle fonda sa propre académie où furent formés plusieurs générations de hauts fonctionnaires appelés à occuper les postes les plus prestigieux de la société des elfes premiers. Ce phénomène s’accrut durant les siècles faisant d’Ysilis l’impératrice d’un Empire dans l’Empire régnant sur une armée de fidèles obligés et prêt à tout pour la contenter. C’est donc auréolée de réussite qu’elle atteint l’âge symbolique d’un millénaire qui permettait, selon les traditions ancestrales, aux elfes les plus méritant de prétendre à une place au sein de la cour des immortels. Mais comme elle l’avait prévu le cénacle des immortels, soutenu par la fratrie royale, lui refusa ce droit bien conscient que la miraculée de la maison Tel’deth avait laissé tombé le masque de l’enfant innocente au profit d’un visage de femme ambitieuse et calculatrice.
Les dès étaient jetés, elle accusa les autorités d’Elethil instrumentaliser l’ancienne tradition pour rester au pouvoir et appela à la Révolution afin d’ériger un monde nouveau, créa une nouvelle cour d’immortels à l’aide d’un détournement du rituel sacré des pasteurs de la Transition dont elle s’autoproclama la Reine : les premières liches étaient nées ! L’Empire se scinda en deux, partagé entre les gardiens de l’ancienne tradition et les défenseurs « du nouvel ordre » menés par les fidèles d’Ysilis. Durant un siècle les combats ravagèrent l’empire d’Elethil que les elfes premiers avaient mis plus de 1000 ans à bâtir, sa population s’entretuait, ses cités n’étaient plus que ruines tandis que le pouvoir de Tel’deth La Sombre ne cessait de s’accroitre… Sa connaissance et sa maitrise des arcanes nécromantiques lui permirent d’annuler la frontière entre vie et mort, chaque combattant mort au combat, quelque soit son camp, venait grossir les rangs de son armée ; la dévotion croissante de ses adorateurs la porta même jusqu’au seuil de la déification, au seuil de la Seldarine ! Paradoxalement c’est là ce qui entraina sa perte car jamais dans ses plans elle n’avait anticipé la réaction des habitants d’Arvandor et c’est avec crainte que Corellon et les siens avaient observé son ascension. De peur que la Seldarine sombre sous l’ambition dévorante d’Ysilis le Premier des elfes décida de mettre un terme à la passivité du panthéon elfique avant qu’il ne soit trop tard. L’Archer Noir fut dépêchés pour décimer les troupes du « nouvel ordre » tandis que l’Oeil Perçant partit à la recherche de leur maîtresse. Cette situation ne fit qu’empirer le conflit Ysilis comprit qu’elle ne pourrait vaincre et utilisa toutes ses ressources pour anéantir ses rivaux… Seule l’alliance des derniers patriciens de la Cour d’Outre-Mort, de la Dame des songes et du Créateur des elfes parvint à désunir le corps et l’âme d’Ysilis et à les enfermer dans les ruines de la Capitale d’Elethil. La Seldarine plongea la cité dans l’oubli et la plaça sous la protection de la Garde d’Outre-Mort et des cinq derniers patriciens de Toril.
Les ruines du vaste Empire d’Elethil s’effacèrent progressivement sous les assauts d’une nature sauvage bien décidée à reprendre ses droits et à effacer les horreurs du passé ; parmi les rares survivants de ce désastre certains se mêlèrent aux tribus humaines, d’autres revinrent à l’Etat sauvage tandis que d’autres encore s’organisèrent en petites communautés à l’abri de la menace draconique. Ce sont les descendants de ces derniers qui transmirent la mémoire de ces évènements en se fondant au sein de la seconde vague de colonisation plus de onze mille ans plus tard. Pour la plupart des elfes de Toril cette histoire devint rapidement une légende puis un mythe destiné à distraire les jeunes elfes, mais dans certaines familles issus des quelques rescapés de « l’ordre nouveau » elle sert à faire vivre le souvenir de la maison Tel’deth et à préparer son grand retour…
Éveillée en 1373, elle fut emprisonnée de nouveau lors de la "Bataille des deux Dames" en 1375.